
Objectifs de neutralité carbone : la filière automobile en pleine mutation
Dans un contexte où le défi climatique et l’urgence d’agir pour atteindre l’objectif européen de neutralité carbone d’ici à 2050 sont plus pressants que jamais, la filière automobile s’apprête à connaître une petite révolution. En effet, la réglementation européenne annonçant la fin de la vente des véhicules à moteurs thermiques d’ici 2035 impose une mutation radicale de la filière. Aujourd’hui, une grande partie des acteurs de l’industrie se positionnent comme des acteurs clés porteurs de solutions, s'engageant dans une profonde transformation de leur modèle de développement, tant sur le plan technologique et industriel, que des usages et services associés.
Selon les derniers chiffres publiés par le SDES1 au 1er janvier 2023, le parc automobile français comptabilisait alors un total de 38,9 millions de véhicules en circulation. Bien que les motorisations à essence et diesel dominaient encore largement avec 96,8 % des véhicules en circulation, les véhicules électriques gagnaient progressivement du terrain, totalisant 600 000 unités dans l’hexagone. Fin 2023, l’Avere-France2 annonçait le franchissement du cap du millionième véhicule électrique immatriculé en France.
C’est dans ce contexte de développement du marché automobile électrique que le Groupe chinois AESC (Automotive Energy Supply Corporation) a choisi la France pour son projet de construction d’une usine de production de batteries électriques.
La “Vallée de la batterie” : redynamiser un territoire industriel
C’est à Douai, dans la région des Hauts-de-France, que le futur site de production sortira de terre, en plein cœur de la “Vallée de la batterie”. Historiquement, l’industrie automobile a grandement contribué au développement de la région du nord de la France, où 30 % de la production nationale est maintenant réalisée. La présence des principaux constructeurs mondiaux tels que Renault, Toyota et Stellantis, renforce l’importance de cette industrie qui emploie 56 000 personnes.
Face à la révolution du “tout-électrique”, c’est désormais la “Vallée de la batterie” qui se dessine, allant de Dunkerque à Douai, en passant par Douvrin. Aujourd’hui, 85 % des batteries électriques utilisées par les grands constructeurs européens proviennent d’Asie (Japon, Chine ou Corée du Sud). Pour rattraper le retard, l’Europe, et a fortiori les Hauts-de-France, souhaitent prendre part à ce marché. L’objectif de la “Vallée de la batterie” est double : participer à la réindustrialisation du territoire, et en faire un champion de la production de batteries électriques made-in-France. Trois usines géantes, des gigafactories, vont ainsi voir le jour à Dunkerque avec la société grenobloise Verkor, à Douvrin avec Automotive Cells Company filiale du groupe Stellantis, et enfin à Douai avec le Groupe sino-japonais AESC.
AESC est un leader mondial dans le développement et la fabrication de batteries haute performance destinées aux véhicules électriques. Déjà implanté au Japon, aux États-Unis, au Royaume-Uni, en Espagne et en Chine, le groupe poursuit son expansion rapide à l’échelle mondiale. Un projet qui se concrétise aujourd’hui en France, notamment grâce au soutien financier de la Banque des Territoires.
Réindustrialisation verte : un partenariat entre AESC et la Banque des Territoires
C’est à la fin de l’année 2020 que AESC a sollicité la Banque des Territoires dans le cadre de son projet de gigafactory à Douai. Située dans un des Territoires d’Industrie, l’usine sera implantée sur une ancienne friche industrielle, cédée par l’agglomération de Douai.
D’une surface de 80 000 m², le site aura une capacité de production de 9 GWh (gigawattheure) dans sa première phase, soit l’équivalent de 200 000 batteries électriques par an. Cette capacité sera ensuite progressivement augmentée pour atteindre une puissance totale de 30 GWh à l’horizon 2030. Ce projet d’envergure représente un coût total de 1,1 milliard d’euros pour la première phase. La fin des travaux est prévue fin 2025, avec une mise en service en 2026. Les batteries produites à Douai, sur les six premières années de fonctionnement du site, équiperont 100 % des futures modèles ECHO (nouvelle R5) et 4Ever produits par Renault.
Ce projet va également permettre la création de près de 1 200 emplois dès la première phase, et jusqu’à 3 000 après avoir atteint sa pleine capacité de production.
En soutenant cette initiative, la Banque des Territoires contribue non seulement à la réindustrialisation de la France, mais également à renforcer la souveraineté énergétique de la France. La construction de cette gigafactory est un levier important pour accélérer la transition énergétique vers l'objectif de 100 % de véhicules électriques d'ici à 2035.
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